autonomie des universités

Publié le par Damien

 

Edgar Faure disait en 1968 : davantage d'autonomie signifie davantage de participation et davantage de démocratie. Il semble que le projet de loi que la ministre Valérie Pécresse a fait paraître avant-hier aux élus du CNESER (qui est disponible depuis hier sur le site du ministère de la recherche) ne prenne pas ce chemin.

En effet, l'article 6 est sans ambiguité sur le rôle élargi du futur président.

L'article 5 prévoir sa ré-élection (cette mesure est destinée à résoudre en partie le problème que pose la réinsertion d'un chercheur dans une équipe de recherche à la fin de son mandat), là-dessus, on ne peut trop rien dire, d'autant qu'on ne se bouscule pas au portillon pour assumer cette tâche que ce soit à Rennes 1 ou à Rennes 2, université dans laquelle le Président actuel était le seul candidat.

Il est dit qu'il "doit appartenir à l'une des catégories de personnels qui a vocation à enseigner dans les établissements d'enseignement supérieur". Cela signifie pour moi qu'il peut être une personnalité extérieure, enseignante ou conservateur de Bibliothèque ; le règlement encore en vigueur plus restrictif stipule qu'il est choisi "parmi les enseignants-chercheurs permanents en exercice dans l'Université et de nationalité française".

Dorénavant, d'après l'article 6, le président sera muni d'un "droit de véto" dans le recrutement des personnels de l'Université (chercheurs et autres) : "aucune affectation ne peut être prononcée si le président émet un avis défavorable motivé". Jusqu'à présent, le conseil scientifique avait les coudées franches pour recruter les enseignants

La principale innovation en matière de gouvernance est le resserrement du conseil d'administration de soixante membres maximum à 20 membres obligatoires, dont 7 ("les personnalités extérieures") seront nommées par le président. Evidemment ce dernier point marque le recul démocratique le plus évident du projet de loi et c'est celui sur lequel la charge des syndicats devrait se concentrer.

Parmi les autres points contestés du projet de loi, citons la possibilité pour le président d'attribuer les primes comme il lui semble bon (article L 712-12) et le droit qu'il aura dorénavant de recruter des personnels étuidiants pour faire tourner les bibliothèques (article 19).

Les articles 25 et 26 encouragent la création de plusieurs fondations et permettent aux universités qui le désirent (celles des présidents sarkozystes dans un premier temps, mais nul doute que les autres devront suivre) de prendre propriété des biens mobiliers et immobiliers.

C'est la deuxième fois à Rennes2 que nous nous réunissons en Intersyndicale. Nous en sommes au deuxième tract et préparons une première AG des personnels. Cette fin d'année décidément ne sera pas qu'une lente glissade vers les vacances.

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