Réouverture musclée ce matin à Rennes 2

Publié le par Damien

Retour de manif difficile


Anticipant le retour massif d’étudiants et de lycéens après la manifestation d’hier, l’administration a pris le parti de faire fermer une nouvelle fois les bâtiments à l’exception de la Bibliothèque centrale. Il a donc fallu qu’une fois de plus je ferme ma bibliothèque à toute vitesse en m’excusant auprès des lecteurs de les jeter ainsi dehors.

L’événement important de ce retour de manif est rapporté dans le communiqué de la Présidence paru sur le site Internet de la fac :

 

« L'ensemble de l'université a pu être fermé à temps, mais les manifestants auxquels s'étaient joints des lycéens ont pénétré en force dans le hall B en fracturant la double porte d'entrée ainsi que d'autres portes à l'intérieur des locaux.
La direction condamne ce nouveau coup de force qui s'accompagne d'effractions et de dégâts matériels importants. Elle réaffirme sa volonté de maintenir la reprise des cours dans les bâtiments non occupés et appelle l'ensemble des étudiants et des personnels qui le souhaitent à se retrouver demain sur le campus à partir de 8h00. »

 

La version de rennesinfhonet confirme et précise :

 

« Arrivé à la fac, le petit millier de manifestants restant s'est rendu aux abords du Hall B en scandant « Gontard démission ! ». C'est sans opposition qu'ils ont ensuite monté les marches et ont déplacé les deux vigiles, postés devant la porte, en leur balançant notamment des oeufs.

Les verrous de la porte ont ensuite cédé lorsque les manifestants se sont acharnés dessus, distribuant au passage quelques coups de pieds aux carreaux, sévèrement fissurés. »


chute sans gravité d'un étudiant
 

 

Je suis arrivé ce matin à 8h30 pour constater que, comme d’habitude, les attroupements avaient de nouveau lieu devant le Hall B, en bas des marches. Non loin, des préfabriqués, un camion de pompiers, attendait dans un tournoiement de gyrophares, que les secours emmènent un étudiant qui s’était blessé -à ce qu’une collègue m’a dit- en tombant d’une des vitres qui avait été brisée la veille.

 

Voici la relation de ce fait tel qu’on peut la lire sur le site de Ouest-France ce matin :

 

« Un étudiant bloqueur a été blessé ce matin, vers 8h, sur le site de Rennes 2. Le jeune homme qui occupait, en compagnie d'un groupe, le hall B de l'université rennaise, est passé à travers l'une des vitres du hall puis a fait une chute de près de 4m. Au moment où les pompiers sont intervenus, celui-ci semblait principalement blessé à un bras. Selon plusieurs témoignages recueillis sur place, le jeune homme aurait perdu l'équilibre alors qu'il était juché sur une table, dos à la vitre, et qu'il essayait de montrer son postérieur à un caméraman. »

 


bousculades dans le Hall B
 


En revanche, ce que je sais, pour l’avoir vu, c’est que la rentrée en cours de ce matin a été une fois de plus assez musclée. Cette fois, les bloqueurs avaient disposé des piquets devant les autres entrées du bâtiment B, afin de ne pas se laisser déborder comme la veille.

Je me trouvais devant l’escalier en métal du bâtiment B. La voie a semblé libre à un moment, mais aussitôt comme nous faisions mine d’avancer, le cordon des bloqueurs s’est formé. En faisant pression, plusieurs membres du personnel sont arrivés à passer et ont rejoint ceux qui se trouvaient déjà à l’intérieur. Aux étudiants qui essayaient de m’empêcher de passer, j’ai crié qu’ils n’étaient pas assez nombreux pour nous retenir tous. J'ai fini par réussir à passer ce barrage en même temps que deux autres collègues. Une nouvelle porte a été ouverte dans le dos des bloqueurs. Quelques membres du bureau de la présidence se trouvaient déjà à l'intérieur du bâtiment, répondant de temps en temps aux attaques verbales des bloqueurs, discutant quand cela était possible. Dans l’escalier, un affrontement a failli éclater entre un étudiant anti-bloqueur et un jeune homme (à qui un membre du service intérieur avait demandé de montrer qu’il avait une carte d’étudiant. Il était visible qu’il n’en avait pas). De manière générale, même si cela reste à confirmer, les personnes parmi les bloqueurs qui se sont montrées les plus violentes depuis le début du mouvement n’appartenaient pas à l’université. Une espèce de common decency empêche pour le moment des étudiants qui se reconnaissent comme tels d’en venir aux coups, même si la virulence des propos échangés va en s’accroissant.

 

D’après Ouest-France, à Rennes comme ailleurs, le nombre d’étudiants dans la rue décline (l’UNEF depuis ce matin appelle à lever tous les blocages et la contestation étudiante devrait continuer à s’étioler), mais la relève est assurée par les lycéens qui sont désormais majoritaires dans le mouvement : « Les lycéens sont désormais majoritaires dans les manifestations. Le syndicat étudiant Unef considère comme des « avancées importantes » les propositions de Valérie Pécresse.Alors que quelques milliers de jeunes manifestaient à Paris, pas loin de son ministère, Valérie Pécresse a fait quelques concessions aux syndicats étudiants. En ressortant, hier après-midi, Bruno Juliard, président de l'Unef (gauche), les a estimées « de nature à lever bon nombre d'inquiétudes».

Le Hall B reste aux mains des bloqueurs même si les étages demeurent accessibles.

Bloqueurs et anti-bloqueurs sont au moins d'accord sur un point : il ne suffit pas de voter de chez soi, il faut venir faire masse aux assemblées générales.

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Publié dans université

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