La lazysphère (faineant.neuneublog.com)
La parabole des aveugles de Brueghel Vers la fin des blogs ?
Pour faire suite à l'article intitulé Les idiots du web, où je posais (après tant d'autres) les problèmes du tribalisme, de la réactivité à tout crin et du manque de réflexion sur les blogs, je voudrais mentionner les articles critiques à l'égard de la blogosphère signalés il y a quelques temps déjà par Jean-Michel Salaün et Olivier Ertzscheid.
Tout d'abord, il s'agit d'un petit film tourné avec la collaboration de Loïck Le Meur qui parie sur une hypothétique fin des blogs (prévue en 2010). les réalisateurs du film posent le problème de la gestion des données personnelles et de la traçabilité d'un individu (au profit notamment des chercheurs de tête), de l'égocentrisme des blogueurs, de leur dépendance psychique à l'outil et au réseau de leurs lecteurs, tout cela sur un mode assez ironique et plein d'humour. Toutefois on peut contester que le blog connaisse bientôt un "effet pschiiittt" et devienne obsolète en quelques années, même si Google et wikipedia à travers des projets comme Knol et Citizendium s'efforcent de remettre à l'honneur l'autorité des rédacteurs de contenu. Les blogs dont l'autorité sera reconnue devraient persister pour la raison même alors que les autres pourraient connaître en effet un rapide déclin. Cela dit nous en sommes encore très loin.
Un article d'Olivier Ertzscheid, se fait écho l'écho de la contestation montante du blog par les experts. OE cite notamment Steve Rudell qui est à l'origine du terme "lazysphere" (sphère des paresseux). Une simple citation picturale (La parabole des aveugles de Brueghel, ci-dessus) vaut mieux que de longs discours pour expliquer ce qu'est au juste la lazysphere.
typologie des blogs
Dans une réponse datée du 24 janvier à un billet de JMS, Jean Didier Zeller dresse une rapide typologie des blogs :
"Le blog 1 est le blog pour moi (auteur), version moderne du journal intime (relation un à un) que l'on partage, éventuellement, avec des lecteurs choisis. = la plupart des blogs ado.
Le blog 2, comme celui-ci, est le blog partagé mais contrôlé, par un auteur ou par des règles (ciblage du sujet). Il est inter-personnel (relation plusieurs à plusieurs) et vise l'échange d'idée et ultimement la base de connaissances (quoique le wiki me semble plus approprié pour ce dernier objectif).
Le blog 3 est le fil de nouvelles qui reprend (mais ne le remplace pas vraiment) sur un mode personnel et gratuit la fonction assurée antérieurement par les agences de presse (relation un à plusieurs). En général le feed-back sur ces blogs est court et émotionnel."
A ce qu'il me semble, Goulmig appartient davantage à la première catégorie. On pourrait effectivement parler d'un blog adolescent si je n'avais l'ambition d'élargir mon propos au-delà de ma petite personne ("Je ne m'intéresse guère"). Goulmig prétend néanmoins atteindre un certain niveau de réflexion, disons celui du causeur éclairé ou de l'honnête homme. Je n'ai que mes loisirs à y consacrer et je ne parle pas en premier lieu de sujets ayant rapport à ma profession. Mon blog tire donc vers le deuxième type. Comme par ailleurs, il m'arrive à moi aussi de "réagir" à des sujets d'actualité (ce qui a pour conséquence de tripler la fréquentation de ce site, Goulmig n'est pas tout à fait étranger à la troisième catégorie.
l'e journalisme fainéant
De récents événements qui ont affecté le Nouvel Observateur nous incite à reconsidérer le rôle d'Internet. En effet, certains ont trouvé des circonstances atténuantes au journal dans le fait qu'il a divulgué l'existence du SMS présidentiel si controversé ces derniers jours sur son site Internet et non dans les pages de son magazine. Comme si Internet pouvait servir de poubelle universelle aux journalistes, tandis que le papier gagnait en vénérabilité ce qu'il perdait en fièvre médiatique. L'argument ne peut être justifié, comme le rappelle à juste titre Philippe Val dans son dernier édito ( Charlie Hebdo, n° 817, 13 février 2008) ; mais on peut expliquer qu'il soit si répandu en rappelant que depuis deux ans, de plus en plus de journalistes de renom s'affranchissent de la déontologie de leur métier -et particulièrement de la nécessaire vérification des sources- en bloguant librement sur la toile. (voir l'article "La presse dans la blogosphère" dans le hors série Révolution 2.0 : comment Internet va (encore) changer votre vie" (sept-nov 2007)
Pour faire suite à l'article intitulé Les idiots du web, où je posais (après tant d'autres) les problèmes du tribalisme, de la réactivité à tout crin et du manque de réflexion sur les blogs, je voudrais mentionner les articles critiques à l'égard de la blogosphère signalés il y a quelques temps déjà par Jean-Michel Salaün et Olivier Ertzscheid.
Tout d'abord, il s'agit d'un petit film tourné avec la collaboration de Loïck Le Meur qui parie sur une hypothétique fin des blogs (prévue en 2010). les réalisateurs du film posent le problème de la gestion des données personnelles et de la traçabilité d'un individu (au profit notamment des chercheurs de tête), de l'égocentrisme des blogueurs, de leur dépendance psychique à l'outil et au réseau de leurs lecteurs, tout cela sur un mode assez ironique et plein d'humour. Toutefois on peut contester que le blog connaisse bientôt un "effet pschiiittt" et devienne obsolète en quelques années, même si Google et wikipedia à travers des projets comme Knol et Citizendium s'efforcent de remettre à l'honneur l'autorité des rédacteurs de contenu. Les blogs dont l'autorité sera reconnue devraient persister pour la raison même alors que les autres pourraient connaître en effet un rapide déclin. Cela dit nous en sommes encore très loin.
Un article d'Olivier Ertzscheid, se fait écho l'écho de la contestation montante du blog par les experts. OE cite notamment Steve Rudell qui est à l'origine du terme "lazysphere" (sphère des paresseux). Une simple citation picturale (La parabole des aveugles de Brueghel, ci-dessus) vaut mieux que de longs discours pour expliquer ce qu'est au juste la lazysphere.
typologie des blogs
Dans une réponse datée du 24 janvier à un billet de JMS, Jean Didier Zeller dresse une rapide typologie des blogs :
"Le blog 1 est le blog pour moi (auteur), version moderne du journal intime (relation un à un) que l'on partage, éventuellement, avec des lecteurs choisis. = la plupart des blogs ado.
Le blog 2, comme celui-ci, est le blog partagé mais contrôlé, par un auteur ou par des règles (ciblage du sujet). Il est inter-personnel (relation plusieurs à plusieurs) et vise l'échange d'idée et ultimement la base de connaissances (quoique le wiki me semble plus approprié pour ce dernier objectif).
Le blog 3 est le fil de nouvelles qui reprend (mais ne le remplace pas vraiment) sur un mode personnel et gratuit la fonction assurée antérieurement par les agences de presse (relation un à plusieurs). En général le feed-back sur ces blogs est court et émotionnel."
A ce qu'il me semble, Goulmig appartient davantage à la première catégorie. On pourrait effectivement parler d'un blog adolescent si je n'avais l'ambition d'élargir mon propos au-delà de ma petite personne ("Je ne m'intéresse guère"). Goulmig prétend néanmoins atteindre un certain niveau de réflexion, disons celui du causeur éclairé ou de l'honnête homme. Je n'ai que mes loisirs à y consacrer et je ne parle pas en premier lieu de sujets ayant rapport à ma profession. Mon blog tire donc vers le deuxième type. Comme par ailleurs, il m'arrive à moi aussi de "réagir" à des sujets d'actualité (ce qui a pour conséquence de tripler la fréquentation de ce site, Goulmig n'est pas tout à fait étranger à la troisième catégorie.
l'e journalisme fainéant
De récents événements qui ont affecté le Nouvel Observateur nous incite à reconsidérer le rôle d'Internet. En effet, certains ont trouvé des circonstances atténuantes au journal dans le fait qu'il a divulgué l'existence du SMS présidentiel si controversé ces derniers jours sur son site Internet et non dans les pages de son magazine. Comme si Internet pouvait servir de poubelle universelle aux journalistes, tandis que le papier gagnait en vénérabilité ce qu'il perdait en fièvre médiatique. L'argument ne peut être justifié, comme le rappelle à juste titre Philippe Val dans son dernier édito ( Charlie Hebdo, n° 817, 13 février 2008) ; mais on peut expliquer qu'il soit si répandu en rappelant que depuis deux ans, de plus en plus de journalistes de renom s'affranchissent de la déontologie de leur métier -et particulièrement de la nécessaire vérification des sources- en bloguant librement sur la toile. (voir l'article "La presse dans la blogosphère" dans le hors série Révolution 2.0 : comment Internet va (encore) changer votre vie" (sept-nov 2007)
Publicité