lofer ou changer de bord ?
Homère l'a dit à propos d'Ulysse : la pratique de la mer est essentielle pour acquérir la sagesse.
L'enseignement commence très tôt ; en fait souvent à dater du jour où le petit d'homme apprend à quel point cracher dans le vent est ridicule et pisser contre lui, humiliant.
La réflexion qui suit est à relier aux précédentes sur la volta, la dérive au vent et la philosophie des gens de mer.
En mer, comme dans le cours de nos existences, nous essayons de tenir des caps en tâchant de perdre le moins de temps possible pour atteindre notre but. Lorsqu'on navigue, il est évident que le chemin le plus rapide entre deux points n'est pas souvent la ligne droite. Si nous mettons les courants de côté (hypothèse insensée lorsqu'on navigue en Manche), il reste les vents auxquels nous devons nous accorder. Il arrive souvent que nous prenions un cap au travers ou à l'à peu près, et que le vent tournant peu à peu, nous oblige à faire un près serré voire à nous dérouter. Les perturbations sont plus nombreuses près de la côte où le vent thermique peut parfois contredire le synoptique.
Cela signifie concrètement, qu'il dévie souvent sa trajectoire de 10° tantôt dans un sens favorable (et on parle alors de vent adonnant, tantôt défavorable dans le cas d'un vent ou d'une brise refusante). Lorsque la brise est adonnante, le barreur fatigué ou inattentif ne s'en aperçoit pas forcément et au lieu de récupérer du cap, il s'oblige sans le savoir à tirer un bord plus long pour revenir dans l'axe de sa course. Le barreur attentif au contraire, fait régulièrement quelques aulofées volontaires pour tester le vent ; cela s'appelle piper. S'il pipe trop brusquement, la voile se mettra à fasseyer en grand et il freinera immédiatement son bateau ; s'il pipe avec discernement, il saura trouver le meilleur compromis entre le cap et la vitesse, du moins sur un même bord.
Dans le cas où la brise est refusante, le compromis peut devenir assez vite décevant, et il vaut mieux alors virer de bord sans trop tarder plutôt que d'avoir à remonter trop longtemps sur l'autre amûre.
Eh bien, dans la vie, c'est exactement la même chose : remplacez brise adonnante par opportunité et brise refusante par succession d'obstacles et vous aurez la morale de cette leçon nautique :
Souvent nous passons à côté d'opportunités faute d'avoir testé régulièrement notre environnement ; évidemment, il faut le faire avec précaution. Soyez néanmoins attentifs à la chance qui vous sourit !
Souvent aussi, on s'entête dans un cap qu'on est incapable de tenir et l'on est dévié de sa route par les éléments ; il faut en prendre conscience et dans ce cas :
1. Soit parier sur un changement parfois prévisible de la direction du vent
2. Soit changer de bord (cesser de chercher un compromis mais prendre une orientation tout à fait différente).
L'enseignement commence très tôt ; en fait souvent à dater du jour où le petit d'homme apprend à quel point cracher dans le vent est ridicule et pisser contre lui, humiliant.
La réflexion qui suit est à relier aux précédentes sur la volta, la dérive au vent et la philosophie des gens de mer.
En mer, comme dans le cours de nos existences, nous essayons de tenir des caps en tâchant de perdre le moins de temps possible pour atteindre notre but. Lorsqu'on navigue, il est évident que le chemin le plus rapide entre deux points n'est pas souvent la ligne droite. Si nous mettons les courants de côté (hypothèse insensée lorsqu'on navigue en Manche), il reste les vents auxquels nous devons nous accorder. Il arrive souvent que nous prenions un cap au travers ou à l'à peu près, et que le vent tournant peu à peu, nous oblige à faire un près serré voire à nous dérouter. Les perturbations sont plus nombreuses près de la côte où le vent thermique peut parfois contredire le synoptique.
Cela signifie concrètement, qu'il dévie souvent sa trajectoire de 10° tantôt dans un sens favorable (et on parle alors de vent adonnant, tantôt défavorable dans le cas d'un vent ou d'une brise refusante). Lorsque la brise est adonnante, le barreur fatigué ou inattentif ne s'en aperçoit pas forcément et au lieu de récupérer du cap, il s'oblige sans le savoir à tirer un bord plus long pour revenir dans l'axe de sa course. Le barreur attentif au contraire, fait régulièrement quelques aulofées volontaires pour tester le vent ; cela s'appelle piper. S'il pipe trop brusquement, la voile se mettra à fasseyer en grand et il freinera immédiatement son bateau ; s'il pipe avec discernement, il saura trouver le meilleur compromis entre le cap et la vitesse, du moins sur un même bord.
Dans le cas où la brise est refusante, le compromis peut devenir assez vite décevant, et il vaut mieux alors virer de bord sans trop tarder plutôt que d'avoir à remonter trop longtemps sur l'autre amûre.
Eh bien, dans la vie, c'est exactement la même chose : remplacez brise adonnante par opportunité et brise refusante par succession d'obstacles et vous aurez la morale de cette leçon nautique :
Souvent nous passons à côté d'opportunités faute d'avoir testé régulièrement notre environnement ; évidemment, il faut le faire avec précaution. Soyez néanmoins attentifs à la chance qui vous sourit !
Souvent aussi, on s'entête dans un cap qu'on est incapable de tenir et l'on est dévié de sa route par les éléments ; il faut en prendre conscience et dans ce cas :
1. Soit parier sur un changement parfois prévisible de la direction du vent
2. Soit changer de bord (cesser de chercher un compromis mais prendre une orientation tout à fait différente).
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