biblioblogs

Publié le par Damien

cartographie des blogs politiques présentée sur le site http://www.observatoire-presidentielle.fr.

Chaque couleur correspond à une couleur politique. Ces couleurs sont légendées dans la cartographie simplifiée que l'on peut trouver ici (ou en cliquant sur la zone considérée). On voit d'après ce schéma que la majorité des blogs orientés politiquement pointent vers des blogs considérés par l'Observatoire comme neutres (couleur jaune majoritaire au centre). Aucun parti n'a pu encore s'accaparer cette place centrale.

Pourquoi GoulmiG n'est pas avant tout un blog de bibliothécaire (alors qu'il est écrit par un bibliothécaire)

 

En inaugurant GoulmiG, je n'avais pas la moindre idée de ce que serait ma ligne éditoriale. J'ai hésité quelque peu avant d'exclure l'idée d'en faire un blog professionnel qui recenserait les résultats de ma propre "veille technologique" (pour utiliser l'expression consacrée). Il y a plusieurs raisons à cela :

 

 

 

-je n'ai pas le temps suffisant pour assurer cette veille avec autant de pertinence et d?exactitude que les auteurs des blogs que j'utilise dans le cadre de mon travail comme références dans ce domaine (affordance, le guide des égarés, le bloc-notes de Jean-Michel Salaün)

-corollaire au premier argument ; Comme Olivier le Deuff[1], je constate tous les jours que les blogueurs en Sciences de l'information grâce à la syndication de contenu font en permanence des synthèses de synthèses. Ce qui me dissuade d'en faire moi-même sur ces sujets, serait-ce pour mon profit personnel.

-Je n'ai pas de domaine de recherche assez spécialisé où je puisse faire avancer la réflexion du lecteur. Lully est un spécialiste de métadonnées et docteur qui plus est en monnaies anciennes, tandis que moi je suis conservateur ès généralités.

-J'ai beaucoup de choses à dire par ailleurs et si celles-ci ne sont peut-être pas originales en soi, ma façon de les dire, elle, peut l'être de quelque manière. Le blog est un piège à Narcisse ; j'espère qu'en me servant de mon expérience personnelle, je peux offrir au lecteur de temps en temps quelques objets de réflexion et de méditation qu'il puisse faire siens. 

Malgré cette déclaration de principe, je vais quand même traiter aujourd'hui un sujet qui touche de près à ma profession :

Quelques chiffres qui laissent songeurs : l'expansion de la blogosphère (compte rendu de la conférence de Nolwen Hénaff aux Champs Libres)

 

 Au cours de la conférence que Nolwen Henaff (chercheuse en NTIC et rattachée à l'ERELIFF à Rennes 2) a donnée aux Champs Libres mercredi dernier, j'ai appris entre autres choses que

-le « log » dont il s'agit dans « weblog » traduit dans la marine anglaise le carnet de bord. Cette comparaison convient assez bien à mon attrait pour la mer et à ce que GoulmiG prétend devenir.

-Technorati avait recensé en décembre 2006 64 000 000 de blogs dans le monde, qu'en France, on en comptait 4 000 000 dont 2 100 000 actifs (dont la dernière contribution remonte à moins de 3 mois).

 

-Quant à la sociologie des blogs : 95% de la blogosphère serait occupée par des jeunes de 15 à 24 ans. Ces blogs de jeunes manient souvent l'ortograf fonetik, s?adressent en priorité à un « halo » de lecteurs (amis réels ou virtuels) et jouent assez régulièrement un rôle « thérapeutique », pour reprendre le terme employé par Mme Henaff. Si l'écrasante majorité des blogueurs sont des adolescents, c'est en raison du temps libre dont ils disposent. Pour des raisons similaires, et parce que leur métier les amène naturellement à exercer cette activité, les 5% des blogueurs restants sont des professionnels qui travaillent dans le domaine de l?information (journalistes, directeurs marketing et documentalistes).

Il semble que le blog politique soit un phénomène assez minoritaire bien que les médias institutionnels en fassent état de façon prioritaire pour les deux raisons suivantes :

-nous sommes en période de surenchère pré-électorale, et depuis la victoire du NON au referendum du 29 mai, tout le monde soupçonne que la blogosphère peut inverser une tendance bien installée (bien que personne ne l'ait encore démontré)

-les journalistes politiques s'inquiètent de la concurrence que leur livre une partie des blogueurs. Le journalisme institutionnel garde une légitimité[2]  mais perd du public et en réaction certains journalistes sont tentés de bloguer à leur tour pour occuper le terrain. La version « blog » de leur travail sera plus subjective, plus rapide et moins sourcilleuse quant aux sources, ce qui peut poser problème (cf. un article du Courrier International paru sur le sujet en décembre dernier).

Je ne vais pas approfondir la question des blogs politiques sur lesquels Nolwenn Henaff a beaucoup insisté mais plutôt relater à présent quelques nouveautés dont j?ai eu vent au sujet des blogs professionnels de bibliothécaires, les biblioblogs.

On peut suivre le développement de ce type de blogs professionnels sur celui que des conservateurs stagiaires de l'ENSSIB ont ouvert en octobre 2006 :  "des bibliothèques 2.0".

Lully en parle dans son billet du 2 avril. L'idée principale en est la suivante : en France, il est de bonne méthode de se demander d'abord -avant de sauter le pas- à quel public on va s'adresser, quelle ligne éditoriale et quelle régularité dans la publication des articles l'équipe des bibliothécaires vont s'engager à respecter. Aux Etats-Unis, la bibliothèque se dote d'un blog par réflexe, pourrait-on dire, pour occuper l'espace. Ainsi de nombreux biblioblogs sont présents sur MySpace, parce que cette plate-forme recense la majorité des blogs de jeunes (lecteurs très convoités par ces bibliothèques). De manière plus générale, autant en France, j'ai souvent entendu la phrase suivante : "pourquoi ouvrirais-je un blog, je ne vois pas quel contenu je pourrais y diffuser ?", aux Etats-Unis, il semble que l'on ouvre un blog  comme on ouvre une ligne téléphonique, à ceci près que l'on peut laisser ce blog en déshérence tandis qu'un forfait non consommé est économiquement absurde.


 

[1] « selon  moi nous rentrons dans un espace de commentaires infinis où on ne cesse de s'entregloser » in civisme et réflexion, billet posté par Olivier le Deuff le 4 avril 2007

 

 

 

 

 

 

[2] (malgré l'offensive de certains blogueurs (cf. thèse de Thierry Crouzet) qui déclarent former un 5ème pouvoir pouvant servir de contre-pouvoir au 4ème, comme dans le cas de la campagne référendaire)

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L
Sans vouloir t'inciter à faire de GoulmiG un biblioblog (on a droit d'avoir d'autres centres d'intérêt que son travail, heureusement !), je tiens à insister sur le fait que la biblioblogosphère ne couvre pas, loin s'en faut, toutes les dimensions du métier de bibliothécaire. Le sondage en cours organisé par "Des bibliothèques 2.0" le révèlera peut-être, mais il me semble par exemple qu'il reste largement assez d'espace d'expression pour parler de politique culturelle ou de politique documentaire : les biblioblogs sont rédigés par des quasi-geeks qui ne s'intéressent presque qu'aux nouvelles technologies. Or la vision du métier de bibliothécaire comme un métier varié et hétéroclite n'est pas vaine : nous faisons beaucoup d'autres choses, qui ne nécessitent aucune "veille technologique" !
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