En marge du monde connu : l'Antarctide
Partons glander au Gondwana…
Ou plutôt dans ce morceau qui est aujourd'hui le plus froid et le plus inhumain du continent primordial. Je dis « aujourd’hui », parce qu’il n’en aurait pas toujours été ainsi comme on va le voir.
Quoi de plus marginal en effet qu’un pôle dépourvu d’esquimau et de magnétite, quelle frange de notre monde est plus abominable que le pôle Sud ?
C’est pourtant là que nous allons ce matin.
Couvrez-vous ! Lorsque les « vents catabatiques » (en grec : qui descendent aux enfers) dont la vitesse atteint 300km/heure se mettent à balayer furieusement ces hauts plateaux (altitude moyenne = 2600m), il peut faire jusqu’à -70°.
La température minimale (-89,2 °) a été enregistrée à Vostok (3800 m d’altitude). A cet endroit on entrepose des carottes de glace débitées en tronçons de 3 mètres. Les plus anciennes des roches extraites par le carrotier témoignent du temps qu'il faisait ici il y a 400 000 ans.
Voici Vostok : on y accède au moyen d'un énorme tracteur qui doit parcourir 1400 mètres depuis la côte, c'est un moyen plus sûr que l'hélicoptère qui reste à la merci d'un blizzard soudain.
On peine à croire que des hommes aient pu faire des hivernages de 15 mois depuis 1957 dans un endroit pareil.

A lire le dernier ouvrage de Robert Argod (marin et collecteur de mythes), L’Antarctide des origines, il n’est plus du tout certain que ce qui nous apparaît alors comme un continent insupportable à vivre n’ait pas accueilli en des temps historiques une population qui par la suite aura fui l’arrivée d’un Grand Froid sur des voiliers en direction de la Polynésie ou de l’Amérique australe. Pendant sa retraite, R. Argod n'aura eu de cesse de croiser dans les différents récits mythologiques (de l'ancien testament aux épopées azstèques ou papoues) les références à un grand cataclysme qui aurait dépeuplé cette "Antarctide".
Comme cause à ce brusque changement climatique (et pour résumer à grands trait, car comme d’habitude je manque de temps) on peut supposer que :
-soit la lithosphère a glissé tout entière autour des pôles. C’est ainsi que l’Antartique n’aurait pas toujours coïncidé avec l’extrémité de l’axe planétaire et aurait bénéficié d’une inclinaison solaire plus clémente faisant reculer les glaces.
-soit l’inclinaison de la terre a changé et les pôles se seraient déplacés comme ils continuent de le faire d’ailleurs (les marins savent bien que le pôle magnétique s’écarte d’année en année du pôle géographique). Les conséquences sont les mêmes : une partie du continent échappait à la calotte glaciaire.
Les extractions de roche montrent des variations de climat très importantes. Au mont Kirkpatrick, un fossile de cryolophosaure (dinosaure de 7,50 mètres de hauteur portant en éventail une crête sur la nuque a été retrouvé encastré dans le fossile de sa proie, un prosauropode (dinausore végétarien). Quand on pense qu’aujourd’hui, à une centaine de kilomètres des côtes les seuls animaux qui peuvent encore se développer sont des acariens, on se prend à rêver. Comment en est-on arrivé là ? L’Antarctide est-elle à la glace ce qu’est l’Atlantide à l’Océan ? Robert Argod est mort le 24 octobre 2000 sans avoir pu être le témoin des découvertes qu’il pressentait :
« Retrouvera t-on un temple richement décoré, une série de terrasses qui l’entourent ? Parviendra t-on à déterrer des villes, d’autres rochers gravés, des ports, des écrits ouvrant les portes du savoir et de la vérité, nous donnant le fin mot de l’énigme australe ?
Je le souhaite de tout cœur. »