En marge du carnet de bord
A bord du vaisseau Resolution qui a longé les côtes Antarctiques pour la première fois à l'automne 1773 sous le commandement de James Cook, se trouvait un quartier-maître nommé Henry Larbalétrier, natif de Saint Hélier (Jersey). Un soir où sans doute, la solitude qu'inspirent les allées bordées d'Icebergs et les feux-follets qui s'allument à l'extrémité des mâts rendent particulièrement songeur le marin de quart, Larbalétrier a composé dans les marges de son livre de bord à la chaleur et à la lueur d'une lampe-tempête ces vers qui ressuscitent une autre chaleur, celle du lit conjugal.
Madame Larbalétrier est morte dix mois avant son départ. Il est probable que ce poème lui soit dédié.
Ce lit vide, il ne le retrouvera d'ailleurs jamais. Larbalétrier est mort sous la hache d'un mélanésien peu de temps avant que Cook lui-même ne finisse un couteau entre les omoplates.
J'ai traduit ce poème à partir d'un manuscrit anglais que j'ai consulté récemment en ligne (la numérisation étant imparfaite, j'ai dû arranger ici ou là)
J'espère que vous apprécierez vous tous qui vous sentez abandonnés dans des solitudes glacées.
A bord du vaisseau Resolution qui a longé les côtes Antarctiques pour la première fois à l'automne 1773 sous le commandement de James Cook, se trouvait un quartier-maître nommé Henry Larbalétrier, natif de Saint Hélier (Jersey). Un soir où sans doute, la solitude qu'inspirent les allées bordées d'Icebergs et les feux-follets qui s'allument à l'extrémité des mâts rendent particulièrement songeur le marin de quart, Larbalétrier a composé dans les marges de son livre de bord à la chaleur et à la lueur d'une lampe-tempête ces vers qui ressuscitent une autre chaleur, celle du lit conjugal.
Madame Larbalétrier est morte dix mois avant son départ. Il est probable que ce poème lui soit dédié.
Ce lit vide, il ne le retrouvera d'ailleurs jamais. Larbalétrier est mort sous la hache d'un mélanésien peu de temps avant que Cook lui-même ne finisse un couteau entre les omoplates.
J'ai traduit ce poème à partir d'un manuscrit anglais que j'ai consulté récemment en ligne (la numérisation étant imparfaite, j'ai dû arranger ici ou là)
J'espère que vous apprécierez vous tous qui vous sentez abandonnés dans des solitudes glacées.
Nuit du 23 octobre. rien mais :
les poulies sont gelées. Il y a du jeu dans le safran. Un gabier m'a fait remarquer qu'une barrique d'huile avaient de mauvais relents. Le vent de la journée est complètement tombé et la nuit est belle.
La reverrai-je cette nuit déjà venue
Signet disparu du livre ouvert par le vent ?
Moi pilote au repos seul sur les passavants
Je rêvais à tes seins, à tes épaules nues
C’est minuit. Que faut-il pour qu’enfin se rallume
La chandelle furtive annonçant ton passage ?
Ai je trop lu de contes ou le marque-page
M’a fourni un carton de visite posthume ?
Je rêvais : tu vivais m’invitant à l’orée
Du plaisir et du chant, quand chanter c’est couper
Le clin qui nous raccorde aux barques à radouber.
Nous dérivions nous deux dans des marges dorées.
L’encre a refait la nuit Reviens si tu m’aimas
La page est comme un drap. Je devine à travers
Ton corps offert, embarqué. Minuit que je révère
Appareille une nef. Oui, j’entrevois ses mâts.