éolienne encombrée de ses grandes pales
En arrivant aux éoliennes de Puente la Reina sur le Chemin des Etoiles
Pour un Bibliothécaire normalement constitué, le catalogage est une tâche aride, nauséeuse, plus austère encore que le travail d'un bénédictin. Le bénédictin pouvait au moins s'instruire en recopiant son manuscrit. Remplir une notice formatée en UNIMARC n'apprend pas grand-chose.
Ce qui rend toutefois le catalogage supportable, ce sont certaines particularités qui attirent l'attention du catalogueur, dans la couverture, la page de titre ou encore les pages qui précèdent l'introduction.
Les dédicaces, toutefois, sortent rarement de l'ordinaire "à mon épouse qui m'a accompagné tout au long de ce travail, à X, le meilleur d'entre nous qui nous a prématurément quitté,...Parfois on décèle une tentative d'humour : "à mon collègue et néanmoins ami" (il est de notoriété publique que si Dieu a créé l'homme, Satan a inventé le collègue). Au milieu de ces platitudes, il arrive cependant que l'on tombe sur quelques rares joyaux. La palme de la dédicace poétique revient à Sylvie Sanchez, chercheuse au Centre d'Etudes transdisciplinaires de l'EHESS qui rédige ainsi la dédicace de "Pizza Connexion ; une séduction transculturelle" (un tel titre ne laissait pas présager une dédicace aussi "inspirée" :
"A tous ceux, vivants ou morts, qui m'ont appris les vents sans qui l'éolienne n'est qu'un pantin encombré de ses grands pales"
Je dédicace cette instant de poésie à tous ceux qui, comme moi, se prennent régulièrement les pieds dans leurs ailes de géant.