"one nation under God" (presidential elections in the US)
It is doubtful wether we should consider this «culture war » as a new or specific trend in the United States. Afterall, such a rift exists in France between wealthy and poor people, upper-class and poor workers. What's different between us seems to be the weight we lend to the economic factor when analysing this gap (even if it's less high than in the US) whereas in America moral values and religious matter seem to be the core issues from an european point of view in every political debate.
The non-religious system as Jefferson imagined it is far different from the one that prevails -or used to until the Satsi report- in France.
I can't remember which philosopher of the XVIIIth century told about the English that, would England have only had one religion, its monarchy would have turned into tyranny,would there be two religions, a civil war should have occurred, but fortunaly since there are plenty, each grew in peace next to the others. This fits also with the american situation : Jefferson, Franklin and the others who wrote the constitution would care about preventing the State from promoting one religion against the others. This has nothing to do with a non-religious system but with a neutral State. As a matter of fact, most people in America think that nobody minds attending to the prayers that are to be said by the congress or by the Supreme court before they start their work ; those prayers don't mention any particular god and won't upset anybody, nor Christians whatever may be their beliefs, nor Jews, nor even muslims like M. Herbert 92 X who reads Coran at the Court while he's being judged. Only people who don't have any religion could complain, but nobody will care of them.
The french concept of « laïcité » includes something quite different. According to me, the fact that, in French public schools, one can't wear clothes or anything that witnesses he's belonging to some religious community has to be understood as an attempt to draw the pupil out of his religious background. This taboo could be resumed as following: « Be aware, my child, that you are rather an individual than a member of the community where you were born, and that you have to think and behave by yourself ». The teacher, when he asks the pupils to think by theirselves and look for their own way should become the rival of the priest or the clergyman. French History is actually full of such bloody struggles between revolutionary forces and non-covenanter priests, between monarchist terror and Carbonari, between socialist philosophers and anti-Dreyfus party, between freethinkers and conservative believing in the moral traditions and values. The separation law was voted in 1905 to bring peace in a society torn apart. The philosophy of this law fits to a country where religion has become a private matter rather than a public one. But in the United States, the fact that religion isn't -at least in theory- represented in the governement doesn't mean that religion fails to be present in the public arena. On the contrary, faith isn't only confessed in the church but everywhere in everyday life. This is the difference between a real separate system like the french one and a secular society such the american society.
On peut douter que cette guerre des cultures soit un phénomène nouveau ou spécifique aux Etats-Unis. Après tout, bien des clivages existent en France opposant privilégiés et laissés pour compte, bourgeois assumés et smicards. La différence réside sans doute dans le poids que l'on accorde au facteur économique et notamment au chômage dans ces divisions, tandis qu'aux Etats-Unis, en dépit d'écarts de richesse encore plus spectaculaires que chez nous, vu d'Europe en tout cas, ce sont les valeurs morales et les positions religieuses qui constituent le fonds des polémiques ordinaires.
La laïcité conçue par Jefferson est fort différente de celle qui prévaut -ou prévalait encore au moment du rapport Stasi- En France.
Je ne sais plus quel philosophe du XVIII ème siècle a dit à propos des Anglais que si l'Angleterre n'avait compté qu'une seule religion, le régime s'en fût servi pour devenir tyrannie, deux religions de force égale auraient suscité une guerre civile effroyable, mais par bonheur, le sol anglais abritait une multiplicité de cultes qui, en raison de leur nombre même, co-existaient pacifiquement. La chose vaut pour les Etats-Unis : Jefferson, Benjamin Franklin et les autres auteurs de la constitution américaine avaient surtout le souci d'empêcher l'Etat de promouvoir une religion au détriment des autres. Dans ce cas, laïcité rime avec neutralité. De fait, beaucoup d'Américains estiment encore que les prières qui précèdent les délibérations du congrès ou bien les travaux de la Cour Suprême, par leur caractère abstrait, ne peuvent gêner personne puisque la référence à Dieu ne peut gêner ni les chrétiens de toute obédience, ni les juifs, et ni mêmes les gens comme M. Herbert 92 X qui lisent le Coran jusque devant la cour qui va statuer sur leur sort. Les seuls que cette prière "interdénominationnelle" pourrait gêner, ce sont précisément ceux qui sont sans religion et qui ne comptent pas vraiment.
Le programme de laïcité à la française semble être tout différent ; j'interprête le fait que les signes religieux ostentatoires soient proscrits dans les écoles publiques françaises comme la manifestation d'une volonté d'émanciper le jeune homme ou la jeune fille de ses attaches communautaires. "Apprends que tu es un individu doué de raison et de libre-arbitre, avant d'être membre d'une communauté !" semble nous dire cet interdit. L'école devrait apprendre à penser par soi-même et cela suppose une rivalité entre l'enseignant et le prêtre ou le pasteur. De fait, l'histoire française, à partir de la Révolution est ponctuée de luttes parfois sanguinaires entre bleus et paroissiens fidèles à leurs prêtres réfractaires, entre partisans de la terreur blanche et carbonari, entre intellectuels socialistes et anti-dreyfusards entre les partisans de la libre-pensée et ceux d'un retour à l'ordre moral. La loi de séparation de 1905 est venu instaurer un ordre précaire entre ces extrêmes en excluant toute manifestation religieuse de la vie de l'Etat. La loi de 1905 survient dans une France laïcisée où la religion tend à disparaître de la vie publique. Tandis que l'équilibre entre les religions, et leur exclusion théorique des institutions fédérales n'empêche pas que la foi irrigue une grande partie des manifestations publiques. C'est là toute la différence entre laïcisation et sécularisation.