paroles sur la "flexibilité"
VIOLENCE DES ECHANGES Extrait 2
envoyé par sebmusset
Hugo Paradis (Laurent Lucas) prêche les mérites de la performance aux cadres de Janson & co
On présente toujours au travailleur la flexibilité comme une occasion d'étendre ses capacités à des domaines auxquels, à cause des barrières institutionnelles ou des structures pyramidales, il ne pouvait pas naguère avoir accès, mais c'est une tromperie. Ce qui devient flexible, ce n'est pas l'institution, malgré les apparences, mais l'individu qui doit se soumettre à un nouveau type de domination. Cette domination n'est plus incarnée dans un homme, le patron ou le contremaître mais dans la rationalisation extrême du temps de travail qui oblige l'esprit à n'adhérer à rien, à n'approfondir rien. Les managers s'appuient sur le penchant des hommes à la servitude volontaire pour faire pénétrer en eux le culte de la performance, comme une sorte de nouveau Surmoi. La flexibilité, c'est la disparition des petits chefs et la lutte de l'ouvrier contre lui-même.
Voici quelques paroles entendues ou lues récemment à propos de la flexibilité :
"Des entreprises parfaitement viables sont démantelées ou abandonnées, des employés capables mis sur la touche au lieu d'être récompensés pour la simple et bonne raison que l'organisation doit prouver au marché qu'elle est capable de changer" (Richard Sennet, Le travail sans qualités, 1998, 10/18)
"Ecoutez donc nos ministres actuels et futurs, ainsi que leurs porte-parole. Chacun chante avec sa voix propre mais on reconnaît le motif commun à tous ces airs : moderniser, moderniser, changer ou périr. Tertium non datur"
(Zygmunt Bauman, La vie liquide, 2005, éditions du Rouergue)
"L'inefficacité ou la désorganisation ne signifient pas que ces changements brutaux et explosifs soient sans rime ni raison. De telles réorganisations institutionnelles signalent que le changement est bien réel. Et comme nous ne le savons que trop bien, il n'est pas rare de voir le cours des actions grimper au cours de ces restructurations, comme si n'importe quel changement valait mieux que la simple continuation." (Richard Sennett)
"Laissez tomber tous vos métiers et leurs traditions, vous deviendrez tous de toute façon des gestionnaires à tout faire, des médiateurs à tout faire, ou des managers sautant d'une firme à l'autre, comme jadis les pionniers du pony express d'une selle à l'autre (anonyme. Entendu à la radio)
"Qu'est-ce qui marche à quatre pattes le matin, qui marche à quatre pattes à midi, et à quatre pattes le soir ? Tu ne réponds pas ? C'est toi, homo erectus, homo sapiens, Monsieur Je-sais-tout, quand tu commences à vivre pour la flexibilité." (Alain le Goff, dans son spectacle Temps de Chien ; festival Mythos, Rennes 10 avril 2008)
Voici quelques paroles entendues ou lues récemment à propos de la flexibilité :
"Des entreprises parfaitement viables sont démantelées ou abandonnées, des employés capables mis sur la touche au lieu d'être récompensés pour la simple et bonne raison que l'organisation doit prouver au marché qu'elle est capable de changer" (Richard Sennet, Le travail sans qualités, 1998, 10/18)
"Ecoutez donc nos ministres actuels et futurs, ainsi que leurs porte-parole. Chacun chante avec sa voix propre mais on reconnaît le motif commun à tous ces airs : moderniser, moderniser, changer ou périr. Tertium non datur"
(Zygmunt Bauman, La vie liquide, 2005, éditions du Rouergue)
"L'inefficacité ou la désorganisation ne signifient pas que ces changements brutaux et explosifs soient sans rime ni raison. De telles réorganisations institutionnelles signalent que le changement est bien réel. Et comme nous ne le savons que trop bien, il n'est pas rare de voir le cours des actions grimper au cours de ces restructurations, comme si n'importe quel changement valait mieux que la simple continuation." (Richard Sennett)
"Laissez tomber tous vos métiers et leurs traditions, vous deviendrez tous de toute façon des gestionnaires à tout faire, des médiateurs à tout faire, ou des managers sautant d'une firme à l'autre, comme jadis les pionniers du pony express d'une selle à l'autre (anonyme. Entendu à la radio)
"Qu'est-ce qui marche à quatre pattes le matin, qui marche à quatre pattes à midi, et à quatre pattes le soir ? Tu ne réponds pas ? C'est toi, homo erectus, homo sapiens, Monsieur Je-sais-tout, quand tu commences à vivre pour la flexibilité." (Alain le Goff, dans son spectacle Temps de Chien ; festival Mythos, Rennes 10 avril 2008)
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