la flamme des jeux Olympiques ne doit jamais brûler plus haut que la flamme des droits de l'homme" (Ariane Mnouchkine)

Publié le par Damien

    
Le député Grigori Lambrakis, lors du marathon de la paix (avril 1963)

        A cause des manifestants, la flamme olympique a du traverser Paris en autobus. Tels sont les faits que nous apprenons à la radio ce matin. Nous entendons aussi que Nicolas Sarkozy se demande encore s'il va se rendre ou non à la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques. Cette question est anachronique. Il est évident qu'assister à cette cérémonie est non seulement une injure faite aux dissidents d'un régime dictatorial, emprisonnés au Tibet ou en Chine, ou encore contraints de vivre dans la clandestinité, mais de plus c'est une faute politique que l'alibi économique, les marchés passés avec le gouvernement de Pékin ne peut couvrir. En effet, les Jeux Olympiques de 2008, comme ceux de 1936 à Berlin, ou bien le championnat du monde de Football d'Argentine en 1978, n'offriront rien de plus qu'une vitrine servant à dissimuler les crimes ordinaires. Ainsi, la flamme Olympique qui n' éblouit que les naïfs et les amateurs de la diplomatie du ping-pong
laisse dans son contrejour les usines de rééducation, les exécutions de prisonniers (qui ont lieu justement dans des stades), la répression violente des militants tibétains, les colonnes de paysans expropriés ou habitant dans des zones désormais insalubres sur les chantiers pharaoniques entrepris par le pouvoir...

La procession de cette flamme complaisante me rappelle un événement qui lui ressemblait dans sa forme (à cause notamment de l'attroupement policier) mais dont la signification était exactement contraire : la marche du député Lambrakis entre Marathon et Athènes le 21 avril 1963. En effet, au cours de cette marche historique, les vrais pacifistes se trouvaient bien sur le parcours, et non derrière les cordons de policiers.

Le marathon de la paix de 1963 devait au départ réunir des opposants au régime autoritaire en place à Athènes et des partisans du non-alignement ; les policiers qui devaient l'encadrer ont fini par arrêter la quasi totalité des participants tout au long du parcours ; ceux-ci ont été acheminés en fourgon jusqu'aux postes de police de la capitale. Lambrakis, protégé par son immunité parlementaire était arrivé seul à la capitale sous la surveillance de la police.
Le mois suivant, Lambrakis était assassiné par des nervis sur une place de Thessalonique à l'occasion d'un meeting politique. L'enquête montrera que cet assassinat avait été commandité par le pouvoir et s'etait déroulé avec la bénédiction du commissaire de police de Thessalonique.
Tel est le sujet du livre de Vassilikos ("Z") que le  succès du film de Costa-Gavras, a fait connaître en France.
Voici ce que Vassilikos écrit à propos de "Z" (Lambrakis) :

"Il n'était pas un fanatique. Il croyait seulement que le bon sens, le simple bon sens devait l'emporter de nouveau. Certains mots devaient retrouver leur vrai sens, certains actes leur poids original.
La question n'était pas d'être d'accord ou non. La question était uniquement de VOIR. De voir que le monde ploie sous le fardeau d'une menace. Que les militaristes sont toujours des imbéciles et des débiles mentaux, que les monopoles sont dans l'obligation de défendre les monopoles dans l'intérêt des monopoles." (Z, Vassilis Vassilikos, Folio, 1967, p48)

Qui ne VOIT que la tenue des Jeux Olympiques à Pékin est un acte dénué du poids originel que lui avait donné Coubertin, car loin de promouvoir la paix, il attise la guerre à l'intérieur des frontières sous couvert de favoriser des traités économiques ?
Qui ne VOIT que si la Chine se démocratise un jour, ce ne sera certainement pas à cause du bénéfice symbolique qu'une oligocratie aura su tirer de la mascarade olympique ?
Qui ne VOIT que le présence de chefs d'Etat occidentaux à la cérémonie d'ouverture sera interprêtée par les dirigeants chinois comme un blanc-seing donné à leur politique de répression et une nouvelle marque de faiblesse des démocraties ?

Publié dans politique

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G
Lea, au lieu de chercher les fautes, qu'en penses tu :-de la piscine pleine de sang suite au match de waterpolo lors des jeux olympiques de Sydney 1956 entre la Hongrie et l'URSS, les nageurs hongrois voulaient peut être se venger de la repression de Budapest-de la mort de 300 morts mexicains suite aux manifestations des étudiants avant les les jeux de Mexico de 1968, sans oublier les mains levées des 2 athlètes "black" US
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A
Bravo,mais je n'ai rien compris.C'est un peu difficile pour moi.T'as une faute par contre.
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