GoulmiG : un an d'existence + Elisabeth Levy

Publié le par Damien

1. Pour une campagne d'affarouchement

Chers amis, fidèles lecteurs, ou oiseaux de passage 

(en parlant d'oiseaux, je deviens obsédé par la colonie d'étourneaux qui s'est installé pour l'hiver devant les arbres de ma bibliothèque ; le niveau sonore de leur conférence vespérale augmente tous les jours, et l'odeur de leurs déjections commence à nous lever le coeur à mes collègues et à moi-même ; ces arbres comptent aujourd'hui plus d'oiseaux que de feuilles après la reverdie et cette affluence remue de vieux souvenirs hitchcokiens. Pour l'instant, nous n'avons pas eu à tâter de leur bec mais uniquement de leur fiente (bêerk...), même par temps sec, nous sortons avec un parapluie. Comment se débarrasser une fois pour toutes de ces polissons sansonnets ? Voici, d'après
wikipedia, les étapes d'une campagne d'affarouchement :

  • 1er soir : quand il fait nuit noire, alors que les oiseaux sont prêts à dormir, on les réveille en faisant le plus de bruit possible ;
  • 1er matin : avant le lever du soleil, on réveille les oiseaux et on les force à quitter le dortoir ;
  • 2e soir : avant la tombée de la nuit et jusqu'à la nuit noire, on empêche les oiseaux de venir se poser sur les arbres ;
  • 2e matin : avant le lever du soleil, on réveille les oiseaux et on les force à quitter leurs dortoirs
  • 3e soir : avant la tombée de la nuit et jusqu'à la nuit noire, on empêche les oiseaux de venir se poser sur les arbres (comme le jour précédent).

Je proposerais bien aux orateurs que j'ai entendus tenir tribune pendant le dernier mouvement étudiant de venir installer leurs micros et leurs haut-parleurs juste sous ses arbres. A villejean, les moyens d'une campagne d'affarouchement sont tout trouvés.

Quittons ces oiseaux de mauvais augure (je veux parler des étourneaux, bien sûr) et revenons à nos moutons :

2. Joyeux anniversaire, GoulmiG !

Cher lecteur, disais-je, habitué ou non, cela fait tout juste un an jour pour jour que ce blog existe, et cela mérite un petit article pour fêter cet anniversaire et la centaine d'articles écrits depuis le 29 décembre 2006.

Souhaitons que ces articles prolifèrent avec la même vitesse que les étourneaux, sans toutefois produire les mêmes diarrhéiques divagations qui envahissent trop souvent la blogosphère et rendent notre air irrespirable. Mon dernier haut-le-coeur remonte à ma première et dernière visite sur le site des ogres.org et au procès d'intention intenté par l'un de ses auteurs à Elisabeth Levy ("chroniqueuse sioniste") à propos d'une émission enregistrée avant que la nouvelle direction de France-Culture ne mette fin à son émission pour des motifs très contestables.

3. Une sinistre concurrence des victimes

Je me souviens avoir entendu Elisabeth Levy dénoncer sur les ondes de France-Culture la dérive compassionnelle des médias en prenant comme exemple le traitement par la télévision de la cérémonie qui venait d'avoir lieu lieu en mémoire des victimes du crash de la west carribean airline (16 août 2005). Cet avion de ligne transportait exclusivement des passagers martiniquais de retour de vacances en Colombie. Qu'Elisabeth Levy ait critiqué le ton très tire-larmes utilisé par le reporter pour retracer les faits et le constat que les victimes étaients presque toutes Martiniquaises a suffi pour déclencher l'ire des Ogres. Incontinent, ceux-ci se sont mis à renifler le complot sioniste ou le "dérapage contrôlé", comme d'autres la chair fraîche. Ils se sont jetés sur le script de l'émission. Ce script bien évidemment ne porte aucune marque de racisme, mais il suffit qu'Elisabeth s'appelle Lévy, n'est-ce pas ? Et voici nos ogres qui se mettent à comparer cette cérémonie aux commémorations de l'holocauste, car, bien entendu, 152 martiniquais tués dans un accident, c'est la même chose que 6 millions de juifs et de tziganes tombés sous les coups de la barbarie. 

L'antisémitisme qu'on lit régulièrement sur le site des ogres.org est en partie du à la concurrence impitoyable des victimes à laquelle nous assistons tous les jours. Les descendants des esclaves de la Martinique revendiquent en effet un statut de victime au moins égal à celui que la République Française a accordé à la minorité juive et vont parfois (heureusement peu souvent) jusqu'à nier le génocide dont celle-ci a été victime pendant la guerre. Or ce racisme et cet antisémitisme sont souvent mieux tolérés dans les médias car ils proviennent non pas de petits blancs descendant de colons mais de représentants de minorités qui ont été elles-même opprimées autrefois. Alain Finkielkraut (encore un affreux sioniste dont les Ogres n'ont cru faire qu'une bouchée sur leur site) met en évidence ce mécanisme dans un chapitre de L'imparfait du présent : le visage de mon assassin.

Finkielkraut y rapporte les propos qu'un Martiniquais lui aurait adressé : "Dans cinquante ou dans cent ans, la juiverie internationale payera tout cela très cher (…) Dites-le, dites-le publiquement que je vous ai prévenu, si vous en avez le courage. Hitler, avec ses six millions au four n'est pas allé assez loin.", et donne son analyse de la haine qui peut les avoir motivés.

L'émission d'Elisabeth Levy s'appelait Premier pouvoir. Son ambition était de dénoncer les dérives médiatiques quelqu'elles soient : dérives marketing, censure politique ou auto-censure, information compassionnelle ou sensationnalisme, lutte contre la bien-pensance et la paresse d'esprit. La réalisation était manifestement à la hauteur des objectifs, et la pétition qui a circulé -entre autres-sur la principale liste de diffusion des bibliothécaires (biblio.fr) pour le maintien de cette émission contre l'avis de David Kessler de la supprimer prouve que je n'étais pas le seul à le penser. (sur l'arrêt de cet émission, on consultera avec profit cette archive du Nouvel Obs) Elisabeth Levy n'étant pas indemne de toute critique malgré son parti-pris courageux de faire la critique des médias sur ces mêmes médias, on peut avoir un écho des propos mitigés et des interrogations qu'elle a suscités chez les wikipédiens après avoir évoqué récemment dans une tribune le cas de l'encyclopédie collaborative.

4. Le causeur.fr

Enfin, je signale à mes visiteurs circulaires que j'ai mis en lien, le 
site du Causeur créé à l'initiative d'Elisabeth Levy où interviennent entre autres Fnkielkraut, Paul Thibaud, Peter Sloterdijk...
Le causeur, le dernier salon où l'on cause sur Internet...

   

Publié dans politique

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Pour effaroucher les nuisibles ailés, contacter la BnF, qui s'y connaît aussi :http://www.moineaudeparis.com/Oiseaux/Passereaux/Etourneau_Sansonnet/?page=2005_BnfPeut-être une piste pour devenir un pôle associé ?
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